mercredi 18 février 2009

Ca commence peut-être comme çà....Chroniques tulipiennes



                 Ca commence peut-être comme çà.

C'est l'histoire d'un immeuble parisien, qui lassé de s'ériger parmi ses tristes congénères,serait passé à l'horizontal, comme on passe en résistance.

 Se serait  alors mollement allongé entre les voies ferrées et le Boulevard Ney….

                 Aurait  laissé les herbes  , enfants  et  chats l’envahir ….

               Aurait pavé de grès roses  , sa cage d’escalier,

                  Fleuri et  verduré  ses parties communes…

                  Réverbérisé  ses  vieilles appliques  murales…

                  Maquillé sa cage d'escalier qui se serait faîte ruelle, puis  VILLA…..

 Alors depuis... 

De 3ème B ou  21ème A,  les appartements  sont devenus « MAISON » :  Maison de Jean,  Maison des Laurent,  Maison des Longuet -Marx-De Laubier.. ..de Denis et d’Anna ,  d’Adnan et de Martine,  de Michel…de « la Présidente , de Roger, de Maïko, Kotoé et Marin ...................

Il y a celles magnifiques, des De Cacqueray  et  des Cousin, nos « purs cathos »,  de l’architecte disparu,  de Jean (non pas le nôtre, celui au béret!), celle toute petite du chinois...que Jérôme a reprise...des Badina..et de SM (pseudo d'Evelyne) qui niche et cache sa collection d' oeuvres d'art entre salon et jardin.

Celles plus banales de La Présidente et de son  anar-mécréant de mari, celle de Christelle-Didier-salomé-Sarah,Simon-Sinoé…., celle des Murphy, et  celle de Céline-Olivier  ,  celle du peinteur  fou, et puis  celle du Monsieur -peu –souriant- qui -ne -dit –jamais- bonjour,..et celle de Lucie ,la petite rose écaillée qui est las- bas tout au fond…(pas Lucie la rose écaillée, la maison!!)

Il y a les maisons people, celle des Héritiers Longuet-Marx-De Laubier, et dans un autre genre , celle des héritiers de Miou-Miou –Julien Clerc, et celle de Jean(non pas le nôtre Jean,celui au béret),qui sous ses airs bonnasses, cache un tumultueux et sulfureux passé d’agitateur musical, mais que l’on appelle bêtement « Le Jean de la Lambada »

Il y a les maisons têtues qui refusent de se débaptiser lorsque leurs hôtes les quittent : celle « Des Badina » que Françoise a laissée à  « Je- te –dis- qu’ils -bossent -à -Marianne-Charlie-Hebdo, et y-paraît-qu’y-sont-sympa-d’ailleurs-z-ont-une-vieille-caisse », celle de notre Toto, qui est  aujourd'hui celle de Martine sa fille. Celle de « Catherine »  qui a longtemps résisté, avant de se soumettre  et devenir « celle des Laurent » pour que la vie explose de nouveau et qu’Isabelle puisse prendre  son envol.

Et puis… il y a les Z’immeubles !! derniers  vestiges de l’Avant…  excroissances atypiques et hors temps, qui rythment  l’horizon  et cassent le trop parfait de la villa.

Le « Delicatessen »  tout de briques et malingre,  tout droit sorti d’une bande dessinée, qui  abrite  Sylvain et Solal,  Maryam -Ismael -Asta -Ibrahim et Abdoul, … Marcel  notre ex boucher et Pierre « notre  Poête »

Celui de Nathalie et Nicolaï, du haut duquel  ont surgi deux grands  diables  échevelés,  Olivier et Yolande.

 « Celui du fond » qui n’a pas de nom, mais fut celui de Jeanne-Christophe et devient  celui de Pascal-Mathilde, ou celui  de Madame Cansonnetti, « la Marseillaise » qui n’est pas marseillaise, mais qui pourrait l’être parce que accent + sourire + blagues  =  Marseille.

Et le « 33 », où les bacchanales se succédèrent.  Le « 33 » où les amitiés et amours fluides autorisaient mariage blanc pour quelques papiers, mariage d'amour tout court, fêtes  musique et..plaintes …pour tout et rien,    les fragrances  des herbes du jardin se mélangeaient à celles du barbecue et à celles des cigarettes des copains.. le « 33 » qui était devenu le jardin de rencontre et musique  pour la villa : on disait : « on finit  au 33 » comme d’autres,  hurlent « tout à l’Elysée !! »

Aujourd’hui  « le 33 » s’est assagi, est devenu adulte, les bruits agacent et les fêtes sont privées. Normal……, mais il demeure au 33, un parfum de mystère, on veut savoir,   et pour les nouveaux  s’intégrer à la villa c’est aussi percer les secrets du « 33 » et retrouver au coin d’un récit, les parfums  de l’adolescence du « 33 ».

 

Voilà le décor :  des maisons de maîtres, des maisons de bric et de broc, quelques trois étages, des courettes, des gouttières vieillottes,  des façades toutes neuves ravalées, d’autres cradingues, des grilles  rupines et des portes rouillées, des fleurs, verdures et arbrisseaux en pagaille, des glycines à l’obsédant  parfum,   qui cavalent partout, des  pavés gris rosés luisant sous la pluie,  des réverbères  kitch-londonnisés,  de l’eau dans les caniveaux qui transforme parfois  la villa en canal vénitien,  des crottes de chien qui font râler comme partout, des chats qui s’entre-tuent  la nuit ou s’entre -aiment , mais qui font du bruit , et des enfants qui  reviennent de l’école, jouent, courent, hurlent et se font engueuler par ceux qui n’aiment pas le bruit des enfants, mais offrir des bonbons  par ceux qui aiment offrir des bonbons aux enfants..  qui grandissent trop vite.   Des enfants et des adultes qui se croisent, se saluent, s'embrassent, s'engueulent....Oh si peu  si peu...

Des adultes qui s'aiment,  s'aiment bien , flirtent peut-être parfois, boivent ensemble,cancannent se saoûlent parfois, mangent ensemble, rigolent,  pleurent ,râlent,  revendiquent et  votent parfois ensemble.

Des adultes, adolescents et enfants qui se tiennent chaud les uns les autres.

Des Adultes qui ont parfois ramené leurs utopies au niveau des caniveaux de la villa, mais qui l'ont ramenée DANS la villa, en décidant de vivre LA.. heureux ensemble .

De ruelle, cette villa est devenue village, « L’Ecuyer à la Tulipe » l’Assos  de la villa  s’est  probablement glissée dans la peau  du  syndic de copropriété de l’ancien immeuble, ..vous savez….celui qui s’est couché……il en reste parfois quelque chose dans les réunions , mais ..  c’est surtout un jubilatoire  comité des fêtes : et ça valse, ça bouge : apéros sauvages, sapins et déco pour Noël, banderoles  d’accueil  lorsque  les bébés nouveaux sont arrivés , dîners chantants ou bal républicain lorsque les valeurs sont en danger, roulement de tambour de garde champêtre pour  réveiller les couche- tard et les convier au concours de galettes, ou dégustation d’huîtres,  vide grenier  de ouf  chaque année, création et vie  fugace  d’un groupe de chanteuses loufoques,  œufs de pâques planqués pour les gamins,   carnaval , théâtre…musique,

 Le décor est planté, les acteurs apparus peu à peu au générique, d'autres passeront plus tard et...ça peut commencer; 

je vais vous raconter...comme je le peux...la villa des Tulipes... ses rires, ses grandeurs, ses personnages cultes, ses lieux cultes, ses petitesses, ses pleurs.... 

                                                                                                                            à suivre

 

 

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